Feu Maître Yaovi Agboyibor, le patron du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), mort le 30 mai 2020 a été inhumé le 11 décembre 2021. Après le deuil, le parti a renoué avec l’arène politique. Les premières sorties officielles du parti n’ont hélas rien nouveau: dénoncer et puis rien.
Du flou autour d’une éventuelle participation aux élections régionales.
Le CAR a d’abord dénoncé une “précipitation du gouvernement dans la conduite du processus d’organisation des prochaines élections régionales. Puis le parti a fustigé le manque de transparence et d’équité dans ce processus.
Pour le CAR, outre le fait que le gouvernement togolais aurait volontairement empêché certains partis de prendre part aux travaux de la Concertation Nationale des Acteurs Politiques, (CNAP), il aurait aussi “violé les termes des recommandations de la CNAP qu’il a lui-même taillée sur mesure”
Toute fois, le parti n’a pas laissé entrevoir ses ambitions politiques concernant une participation à ces échéances électorales ou non.
L’ancienne nouvelle frappe des élections irrégulières au Togo
“Les trois dernières élections (les législatives de 2018, les locales de 2019 et la présidentielle de 2020), sont entachées de graves irrégularités. De la composition de la CENI au règlement du contentieux électoral en passant par le découpage électoral, le fichier, le dépôt des candidatures, la proclamation des résultats … des problèmes qui subsistent, nécessitent une thérapie appropriée avant l’organisation de nouvelles consultations électorales quelles que soient leurs natures. Toute élection mal organisée porte en elle le germe de l’escalade des contestations que la force publique ne pourra toujours réussir à réprimer”. a écrit le CAR.
Comme proposition, le parti a suggéré “l’impérieuse nécessité de faire recours à un cadre adéquat pour une résolution durable des crises électorales en privilégiant un dialogue sincère”. Mais sur la manière concrète dont ce cadre sera composé, sa durée, ses fondement, le parti est resté muet.
Pour les habitués de la chose politique togolaise, ce discours n’est rien d’autre que du remake.
D’autres dénonciations
Le CAR a dénoncé que “la violation récurrente des droits de l’homme, les libertés de manifestation et d’association confisquées sont autant d’éléments qui mettent en péril l’Etat de droit au Togo”, la corruption, la vie chère, “la gestion fantaisiste de la pandémie de Covid-19”, entre autres.
Les partis de l’opposition togolaises sont à l’agonie depuis les élections législatives du 20 décembre 2018. Minés par des conflits internes, des guerres de clans, des sabotages et des discours huilés d’inactions, le régime en place a tout le vent en poupe pour s’offrir de nouvelles parts du gâteau lors des législatives prochaines.
Ainsi, au moment où l’Union pour la République (UNIR) est déjà en pré campagne sur le terrain, l’opposition togolaise, elle, continue de se chercher sans rien changer de sa méthode.
Le CAR a t-il toujours l’adhésion du peuple togolais avec cette sortie qui sonne comme du déjà vu?