Depuis la proclamation des résultats des élections présidentielles de février 2020, la Dynamique Monseigneur Kpodzo (DMK), n’a pas cessé de réclamer la victoire de son candidat Agbéyomé Kodzo, paraissant, de ce fait, lors de ses sorties et actions, ambiguë, extrême et parfois même excessif aux yeux des observateurs.
Une position ambivalente sur les prochaines échéances régionales
Le parti de la Dynamique Monseigneur Kpodzro avait affirmé, lors d’une conférence de presse, à Lomé le 04 mars 2022, que « l’opportunité de la mise en place des conseils régionaux reste à justifier » et que les régionales « compromettrait encore l’avenir de notre pays ». Pour certains observateurs, sous-entendant au vu de cette sortie et des précédentes initiatives de la coalition, une non-participation aux prochaines élections ou un désintérêt pour le scrutin ; les nouvelles interventions de la DMK prêterait à confusion.
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En effet, lors d’une intervention, ce mardi 29 mars 2022 au micro de Victoire FM, la secrétaire de la Convention démocratique pour des peuples africains (CDPA) un parti membre de la DMK, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson a affirmé que la nouvelle Commission électorale (CENI) n’inspire pas confiance.
« On ne peut rien faire de sérieux avec cette CENI en matière d’élection. C’est dommage qu’on perd du temps en continuant ce genre de subterfuge mais nous devons nous asseoir et parler des vrais problèmes et mettre en place des institutions équilibrées véritablement indépendantes qui doivent s’occuper des élections afin qu’aucune ne soit plus contestée », a-t-elle déclaré.
La DMK compterait-t-elle finalement participer aux régionales et souhaiterait-t-elle, de ce fait la mise en place d’une CENI plus ”équilibré” ? Chercherait-t-elle simplement les raisons de se dédouaner d’une éventuelle non-participation ? La DMK est désormais ouverte au dialogue ? A-t-elle raison de critiquer la composition de la CENI, surtout quand, on peut penser que la faute de la configuration de la nouvelle CENI avec une majorité de membre pour le parti présidentiel UNIR, lui est imputable ?
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Une stratégie qui ne porte pas de fruits
Dans la démarche de la DMK, si une seule chose est claire, c’est que la coalition veut avant toute chose purger le contentieux électoral de 2020. C’est-à-dire les résultats de l’élection présidentielle. Le parti de Monseigneur Kpodzro continue d’affirmer que le véritable gagnant est Agbéyomé Kodjo.
Et pour trouver satisfaction, la DMK aurait décidé de tout boycotter. À titre d’exemple, le parti avait annoncé le 15 mars 2022 qu’elle ne participerait pas à la seconde réunion du Cadre permanent de concertation (CPC); destinée à favoriser le dialogue politique entre majorité et opposition. Mais si dans l’histoire de la politique, une stratégie a été très employée par l’opposition togolaise, c’est sans doute celle du boycott. Les opposants togolais ont tout boycotté dans leur vie, des élections aux recensements, et cela, sans atteindre les succès escomptés.
Mais à vue d’œil, la DMK ne semble pas encore disposée à changer de tactique. Alors que selon les informations du grandreporter.info, son voisin, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) semble enfin décider à rompre avec le boycott en se montrant disposer à appeler au recensement pour les prochaines échéances, la persistance de la DMK passe au yeux des analystes pour une stratégie factice.
Notons que suite, aux nominations de ministre en 2020 par Agbéyomé Kodzo, l’honorable député Gerry Taama avait déjà affirmé que « personne n’est allé aussi loin dans l’irrationnel » que la DMK. Et pour plusieurs militants, il convient de penser dorénavant à de nouvelles approches, afin de tourner la page des manœuvres infructueuses qui jalonnent l’histoire de l’opposition au Togo.
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