Bien avant l’éclosion de la star Santrinos Raphaël, plusieurs artistes de la love musique au Togo ont brillé, mais pas pour longtemps. Santrinos, fera-t-il exception ?

Petit à petit, Santrinos fait son nid

Santrinos Raphaël de son vrai nom HOUNOU Atassé elpidio a fait ses premiers pas dans la musique togolaise en 2012 au Collège St. Joseph où il a été élève. C’est ainsi, qu’il lance successivement « Ton numéro » son premier single en 2014, « Toute la nuit » son deuxième single en 2017 puis « Fiançailles » en 2018, un clip qui le fera connaitre du grand publique.

De concert en concert, après moult tournées à l’extérieur et plusieurs collaborations avec des artistes étrangers parmi lesquels la béninoise Zeynab, le ghanéen Stoneboy, l’arrangeur ivoirien Bébi Philip ; Santrinos Raphaël est devenu l’artiste le plus en vue et le plus écouté dans le paysage musicale togolais. Pour preuve, le Belifornia Boy, comme il aime se faire appeler, a raflé en 2021 au Togo All Music Awards, quatre prix dont les trophées de Meilleur artiste masculin de l’année 2021, Meilleur album, Meilleur artiste de la chanson influent du web en 2021 et Meilleur chanson la plus écoutée et regardée en ligne en 2021. Record ! « Après Toofan, c’est Santrinos » lit-on sur la toile.

Les échecs avec l’ancienne génération

Mais si malgré toutes ses prouesses, les fans ne s’enflamment pas à l’excès, c’est parce qu’avant lui, plusieurs talents togolais ont brillé, beaucoup brillé avant de s’éteindre. Wedy, Papou, Toto Patrick, Sek, Dee Kwarel. La liste des musiciens togolais promis à un excellent avenir musical, mais ayant disparu de la scène pour diverses raisons est longue. Certains médias évoquent les boycotts, le manque de moyens financier, et même de discipline comme frein à la lumière des artistes togolais. Santrinos Raphael, pourra-t-il réussir ou résister là où l’ancienne génération a failli ? La carrière de l’auteur de « maladie d’amour » connaîtra-t-il une plus grande longévité ? Une fin plus enviable ?

Le management et la communication de l’artiste marque une vraie rupture avec les pratiques courantes

Au-delà, de la somptueuse voix du musicien et de ses lyrics originales, si l’on reste optimiste au sein de la population togolaise et des promoteurs de chanson, c’est parce que grâce à son management et sa communication, le staff de l’artiste a marqué également une grande révolution. Depuis 2017, Santrinos Raphael est accompagné par Mansa Group, une équipe d’encadrement technique et professionnel dirigé par son producteur Mohamed Nimanga. L’expérience de ce dernier acquise aux manettes du projet Amron de 2009 à 2011, son riche carnet d’adresses et ses compétences de business man sont un atout incontournable pour la carrière du jeune prodige.

De plus, le jeune artiste caractérisé par une envie de repousser sans cesse ses limites ; semble avoir une idée des défis énormes qui l’attendent encore. Il se montre régulier, fidèle à lui-même et surtout très proche de son public. « On ne finit jamais de se former. Je vous annonce que j’ai repris les cours pour l’obtention d’un Master en Marketing et Communication à l’école ESGIS » a-t-il indiqué sur sa page Instagram, ce mercredi 16 mars 2022.

Si ces études vont être mises à contribution de sa carrière, on peut dire que Santrinos Raphaël a tout pour triompher…Une grande humilité, un sens du travail bien fait, les pieds sur terre, la tête dans les nuages !

Mais est-ce que tout ceci suffit ?

Pour l’instant, Santrinos Raphael ne fait la pluie et le beau temps qu’à l’intérieur des frontières togolaises. Chantée essentiellement en langue vernaculaire, la musique du jeune espoir est axée à plus de 80 % autour de la thématique de l’amour; des attributs qui risquent de lui porter préjudice à l’international.

Aussi, pour plusieurs observateurs, le jeune de Bè, doit continuer à travailler son style pour gagner en expérience. Ainsi, le succès retentissant de « Kitibo » enregistré avec Bébi Philip serait surtout dû à l’ivoirien qui y a apposé sa magie et son empreinte musicale reconnaissable. Un des arguments énoncés à cet effet, est que pour l’heure, aucune des sorties solos du togolais ne sont des hits internationaux.

In fine, Santrinos Raphael doit continuer par se surpasser si, à l’extérieur, il veut passer des petits cabarets au grandes salles; synonyme de gloire.

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