Quand il prenait le pouvoir en 2005, peu de personnes avaient parié sur sa bonne foi à rompre avec l’héritage d’un pays dictatorial que son père, feu Eyadema, avait laissé aux togolais. Mais très vite Faure Gnassingbé va prendre les sceptiques de court en ouvrant le champ de la liberté d’opinions dans l’espace public. Mais ceci ne sera que de courte durée. 

 

La peur et la psychose ont gagné du terrain au Togo. Au pays de Faure Gnassingbé, l’on commence par avoir peur d’oser se prononcer sur des sujets politiques.

Et pourtant, le président togolais était porteur d’espoir et de rupture de système de gouvernance tyrannique dont était porteur son père, feu président Gnassingbé Eyadema.

A son arrivée au pouvoir, les journalistes pouvaient librement critiquer sa gouvernance sans trop craindre pour leur vie. Sur les réseaux sociaux, l’on peut encore critiquer les actions d’un ministre sans craindre la prison. Dans les débats publiques, évoquer les sujets en rapport avec la gouvernance de Faure Gnassingbé n’est plus un tabou.

“Certes, mon pays le Togo a connu une période de déficit démocratique. Nous en avons tiré les leçons et avons pris les mesures nécessaires avec hardiesse pour l’enracinement des droits de l’homme dans toutes les sphères de la vie de notre peuple. Que ce soit, la refonte de l’arsenal juridique national pour intégrer les instruments normatifs internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par le Togo, la liberté d’expression, d’association et de manifestation, l’organisation d’élections crédibles, transparentes sans violence, l’incrimination de la torture sous toutes ses formes, la protection des minorités notamment les enfants, les femmes, les personnes handicapés et âgées. Nous sommes résolument déterminés à continuer à œuvrer pour l’enracinement de ces valeurs que nous savons universels” tels sont les mots du président togolais à la 31 ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2016. 

Toutes ces promesses n’ont visiblement été qu’un beau discours théorique loin des réalités concrètes. En juillet 2021, à la présentation de son  5e rapport périodique sur la mise en œuvre du “Pacte international relatif aux droits civils et politiques”, le Togo avait été interpelé par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU

« Les informations faisant état des suspensions prises contre des journaux ou interdictions de diffuser pour des radios, ainsi que les doutes suscités par le manque d’indépendance de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, ce qui l’exposerait à des ingérences indues, notamment de la part de l’exécutif, et ne permettrait pas de protéger adéquatement les journalistes et les médias (art. 2, 6, 7, 14, 18, 19, 21 et 22). 44 », écrit le comité des droits de l’homme.

“Pour les Nations unies, l’État partie devrait « réviser les lois mentionnées ci-dessus pour les rendre conformes à l’article 19 du Pacte, s’abstenir d’intimider, de harceler, d’arrêter, de détenir et de poursuivre pour des infractions définies en des termes vagues des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme exerçant leur droit à la liberté d’expression ; et veiller à ce que toutes les violations commises à l’encontre de journalistes et défenseurs des droits de l’Homme fassent l’objet d’enquêtes approfondies et impartiales dans les plus brefs délais, à ce que les responsables soient jugés et condamnés à des peines à la mesure de la gravité de leurs actes, et à ce que les victimes obtiennent réparation » rapporte le site Afree Press

les dernières élections présidentielles ont connu des grandes contestations avec des fraudes massives constatées par des organisations internationales comme le West Africa network for peacebulding (WANEP).

“Les observations de Wanep Togo disent avoir noté des violences verbales, le vote sans carte, l’absence ou insuffisance de liste d’émargement, le renvoie des délégués de certains candidats des bureaux de vote, l’insuffisance de bulletin de vote et des allégations de bourrage d’urne”, rapportait Africa RDV

A l’heure où l’interpellation des deux journalistes Ferdinand Ayité et Joel Egah crée du remoud et jette du discrédit sur les promesses du président togolais Faure Gnassingbé, la population quant à elle doit subir le dictat du gouvernement sur sa politique singulière d’obligation de vaccination contre la covid 19

C’est donc la peur au ventre que les togolais, ne voulant pas se retrouver en prison, évitent les discussions portant sur la cité.

La presse togolais quant à elle, a, dans sa grande majorité, commencé par embrasser le silence.

Voici autant d’indices qui font la mauvaise publicité à Faure Gnassingbé qui, pourtant, avait commencé par redorer son image à l’international.

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