Quelques heures après le revirement de la France qui se tient désormais aux côtés du peuple malien, la Cedeao fait elle aussi un rétropédalage spectaculaire pour reconsidérer les sanctions qu’elle avait infligées aux Maliens.

Après le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keita par la rue et l’armée, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a pris une litanie de sanctions draconiennes contre le Mali. Il s’agit entre autres de la fermeture des frontières avec le pays, la suspension du Mali de tous les organes de la Cedeao et l’arrêt des transactions commerciales et financières.

Le président Sénégalais Macky Sall qui a participé à la réunion (par visio-conférence) des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale, a demandé et obtenu l’assouplissement des sanctions pour des raisons humanitaires.
« Le Président Macky sall a condamné le coup d’état au Mali et appelle la CEDEAO à réapprecier les sanctions annoncées pour tenir compte des impératifs humanitaires. Dans cette perspective, les denrées de première nécessité, les produits pétroliers et les produits pharmaceutiques ne devraient pas être concernés par l’embargo.

Cet amendement a été accepté pour être intégré dans la déclaration finale », a déclaré le président Macky Sall sur sa page Facebook officiel.

Le président sénégalais s’oppose également à toute intervention militaire au Mali en dehors d’un mandat de l’ONU.

« Intervenant au sommet extraordinaire tenu ce matin en visioconférence, le chef de l’état a également prôné la même lucidité concernant le recours à la force qui nécessiterait un mandat de l’ONU. Accompagner le Mali par le dialogue pour un retour à l’ordre constitutionnel », explique-il.

L’opposition malienne répond à la CEDEAO

Face à cette série de sanctions prises contre le peuple malien, l’ancien ministre Mohamed Aly Bathily membre du mouvement M5-RFP (qui initie des marches depuis plusieurs jours pour réclamer le départ du président IBK), accuse la CEDEAO de soutenir la médiocrité d’IBK contre le peuple. Il rappelle l’échec de l’organisation, l’assimilant au Covid-19.
« Au lieu de sanctionner monsieur Ibrahim Boubacar Keita, ils sont prêts à faire une visioconférence avec lui, ils sont prêts à sanctionner l’un des peuples les plus courageux de la Cedeao. Nous avons pris notre destin en main et que la CEDEAO sache qu’il est en marche un printemps ouest africain des peuples contre leurs gouvernements et leurs syndicats qui violent nos droits », a-t-il déclaré.

 

 

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