Le révérend Anani Kodjovi Gaston, l’ex vice-président de l’église des assemblées de Dieu du Togo quitte a démissionne des AD du Togo. Il a célébré son premier culte hier 12 Novembre comme pasteur indépendant. Ceci marque définitivement son divorce consommé avec les AD du Togo secoués depuis un moment par une grave crise interne. Il aura passé plus de 30 ans dans les girons de l’église. 

 

C’est fait et c’était prévisible vu, les derniers développements de cette affaire. Le révérend Anani Gaston a démissionné des AD du Togo.

Si cette démission est intervenue depuis le 2 novembre 2023, C’est hier 12 Novembre que sa concrétisation a été effective. En célébrant son premier culte ce dimanche en tant que pasteur indépendant, Le Révérend Anani Gaston marque une franche rupture avec les AD, l’église qui a vu naitre son ministère il y a plus de 30 ans de cela.

Même si les raisons de ce divorce ne sont pas nommément mentionnées, l’on peut supposer que la crise qui a récemment secoué l’église a eu raison du serviteur de Dieu.

Nous l’évoquions dans notre récent article ; Le bureau exécutif des AD du Togo reproche au pasteur Anani Kodjovi Gaston d’avoir manqué d’informer ses collègues sur la circulation d’une lettre attribuée à la sentinelle, et qui dénonce la gestion au plus sommet de l’église. Lettre que ce dernier affirme avoir reçu mais n’avait pas jugé important de la divulguer puisque tout le bureau l’aurait aussi reçu des heures après.

Et vu les dommages que cette lettre aurait causés sur le conseil Général de l’église tenu en 2022, l’élection de cette année sera annulée. Mais l’église va prendre des sanctions disciplinaires contre un certain nombre de pasteurs qui aurait pris connaissance de lettre mais auraient préféré se taire.

Le pasteur Anani Kodjovi Gaston va écoper d’une sanction qui verra son titre rétrogradé de deux ans, sa place de vice-président retirée et une affectation « punitive » sur Kpalimé.

Bien évident, le pasteur Anani Kodjovi Gaston ne va pas rejoindre son nouveau poste. Si l’on pourrait lui prêter des intentions, il peut accueillir cet épisode comme un affront, vu son grade, son zèle et sa détermination pour faire avancer l’église des assemblées de Dieu du Togo.

Pour rappel, le pasteur Anani Kodjovi Gaston est l’une des figures pastorales les plus admirées au Togo. Travailleur et rigoureux il s’est illustré sur la scène évangélique du Togo avec sa fougue, ses innovations et son amour pour l’œuvre de Dieu. Il est l’un des pasteurs les plus influents et les plus réformateurs de l’église des assemblées de Dieu du Togo. Au sein de l’opinion, il jouit d’une bonne renommée.

Mais rassurez vous, je ne fais pas cette chronique pour chanter les mérites du Révérend Anani Kodjovi Gaston.  Au contraire, j’ai bien envie de questionner cette division qui vient de naître au plus haut sommet des AD du Togo. Une division qui va surement emporter des membres et créer la confusion au sein de l’église de Dieu.

Mais d’abord, loin de moi toute idée ou appréhension ou même toute prétention de chercher à faire la morale au bureau exécutif des AD du Togo avec à sa tête le très discret et sage Révérend Djakouti Mitré qui d’ailleurs reste silencieux depuis le début de la crise. Loin de moi toute idée ou appréhension ou même toute prétention de chercher à donner des leçons au révérend Anani Gaston. Non, je n’en ai ni les prérogatives ni les moyens.

Mais j’ai juste bien envie de questionner l’utilité de cette division qui s’est introduit au plus haut sommet de l’église et qui, de toute évidence, a brisé un lien, une solidarité, une unité.

Familier à des récits et faits de divorces dans les foyers, entreprises, sociétés, cercles ésotériques, politiques et religieux entre autres, je peux facilement avancer, avec conviction, que la sanction infligée au pasteur Anani Gaston et qui va occasionner son départ, n’est juste que le goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pour toute personne qui connait la gestion des conflits, il doit y avoir des causes lointaines de cette crise.

Cette lettre attribuée à “la sentinelle”, est évocatrice d’un bouillonnement au sein même du corps pastoral des AD du Togo. Que les choses soient claires, je ne parle pas encore des allégations formulées dans cette lettre, mais de cette expression de malaise qui existait déjà au sein de l’église. Une expression surement partagée par une frange des pasteurs de l’église. Ceci dit, l’on peut affirmer que cela fait un petit moment que l’église des AD du Togo était souffrante.

L’on peut affirmer, avec tout de même beaucoup de prudence, qu’il pourrait y avoir une sorte de méfiance, de non-dit qui existait depuis un moment entre le Révérend Gaston et le bureau exécutif des AD du Togo, même s’il sera difficile de le prouver.

Le premier leader de l’église, à savoir le révérend Djakouti Mitré, était-il au courant ? si oui, avait-il tenté de créer un cadre de dialogue ? Et même si c’est avéré, nous constatons aujourd’hui ce que nous pouvons qualifier d’échec d’un leadership.  Car un leader qui voit des défections dans son rang, doit questionner sa stratégie et son approche. Qu’est ce qui n’a pas marché ?

Dans les coulisses on évoque le choc des titans. il s’agirait d’une guerre de succession à la tête de la très grande et influente église des AD du Togo. Le pasteur Anani Gaston ne serait pas en odeur de sainteté avec d’autres pasteurs pour ses ambitions de prendre la tête des AD après le long règne du révérend Djakouti Mitré. L’on avance aussi qu’un clan du  bureau exécutif aurait déjà son dauphin et ce n’est pas Anani Gaston, chose que ce dernier saurait. Si toutes ces allégations sont fondées, c’est donc une guerre froide qui sévissait depuis des années au plus haut sommet de l’église. Eh oui, la course pour le fauteuil peut prendre le dessus sur la chose spirituelle quand les hommes de Dieu se réunissent.

Notons aussi que le pasteur Gaston n’est pas le premier à quitter les AD, d’autre pasteurs l’ont fait avant lui. Et n’y a pas que des pasteurs qui claquent la porte à l’église. Les fidèles aussi renoncent à leur droit de membre de cette grande église. Ils sont nombreux chaque année à gonfler les rangs d’autres nouvelles églises.  Le révérend Djakouti Mitré a-t-il questionné ces départs ? le bureau exécutif des AD avait il cherché à écouter ceux qui partent et ce qu’ils reprochent à l’église ? Si oui, quelles ont été les orientations et la dynamique qui ont été apportées ? quelles auront été leurs efficacités ?

Un père ne rejette pas la faute de la destruction de sa maison sur ses enfants. Car son rôle est d’éduquer. Osons le dire, le bureau exécutif de l’église des AD du Togo, un bureau dans lequel avait toujours milité le révérend Anani Gaston, a échoué dans sa mission de consolider les liens fraternels entre les membres de d’église.

Eh oui, c’est un échec collégial et il ne servira à rien de chercher à trouver des coupables extérieurs. Il ne servira à rien de chercher à être un pro Anani Gaston ou un pro Bureau exécutif des AD.

Car hier encore, ce sont les mêmes personnes qui s’exhibaient devant le peuple togolais, tout porteur d’un langage moralisateur.  Rappelez-vous, les révérends Gaston et Mitré avaient toujours été sollicités lors des grands rendez-vous chrétiens, pour implorer la faveur du ciel sur l’unité entre les togolais. Il va sans dire que si une personne prêche, enseigne et prie pour l’unité, cela veut dire qu’elle a d’abord consentie elle-même de grands efforts pour dompter ce virus.

Mais aujourd’hui, nous constatons que l’église de Dieu n’est pas épargnée des maux qui minent le peuple togolais. Non, disons plutôt le mal qui mine notre pays et s’agit la division. Et si l’on doit l’attribuer au diable, osons avouer alors que le diable a eu raison de ces grands théologiens des AD du Togo.

Ceci me conduit à poser des questions de ma connaissance et de mon niveau de compréhension. Les pasteurs sont-ils jamais mieux que les fidèles ? ont-ils pu dompter le mal eux-mêmes d’abord ? A quoi pense un pasteur lorsque, durant une prédiction, il parle de l’amour et remonte les brettelles aux fidèles qui sont encore sous le joug de la rancune, des mésententes entre autres ?

Ceci me fait penser à cette portion de la Bible que chaque pasteur connait. I cor 13 : 4-8 L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

Le révérend Anani et Gaston et le bureau exécutif des AD du Togo se sont-ils vraiment aimés ? Aujourd’hui peut-on croire encore en leur parole quand ils vont évoquer des notions d’amour inconditionnel du christ que leurs membres devons imiter ? En quoi cette division et tout ce qui s’en est suivi sont des preuves d’amour et de grandeur ?

Supposons que le bureau exécutif des AD ne veut pas admettre des éléments trouble en leur rang, Jésus n’avait-il pas accepté que Judas soit son disciple ? supposons que le Révérend Anani s’est senti humilié et ridiculisé par des gens qu’il aurait peut-être aidé, par une église pour laquelle il aura sacrifié sa jeunesse, Jésus n’avait-il pas subit pire venant de ses propres frères afin que l’humanité puisse être sauvée ? Jusqu’où peut-on aller avec Jésus, et qu’est-ce qu’on est prêt à sacrifier pour le christ ?

Cette division ne donne-t-elle pas raison à ceux qui affirment que les intérêts personnels ont pris le dessus sur la mission évangélique assignée à l’église des AD du Togo ?

Je pense qu’il ne s’agit donc pas ici d’une victoire du Révérend Gaston sur le bureau exécutif des AD du  Togo. Il ne s’agit pas d’une victimisation qui donne tous les avantages au pasteur démissionnant. Non, le pasteur Gaston n’est pas parvenu à prouver que son ancienne église n’est pas The Place to Be. Il ne s’agit non plus d’une victoire du bureau exécutif des AD du Togo sur le pasteur Gaston. Il ne s’agit pas d’une supposé plan pour écarter un pasteur qui nourri une trop grande ambition présidentielle à la tête de l’église. Il s’agit tout simplement d’un gros et cuisant échec de ceux là qui prêchent des vertus qu’il ne sont pas parvenus à vivre eux mêmes. On peut dire qu’ils ne sont donc pas de bons exemples à suivre en matière d’unité au sein d’un regroupement d’hommes.

Comme je vous l’avais dit à l’entame de cette chronique, je ne suis ici pour, ni apporter un soutien a un pasteur, ni prétendre donner des conseils ou éduquer. J’étais venus questionner l’utilité d’une division et chacun peut apporter sa réponse objective à mes interrogations

Et ceux qui tenterons de nous prouver que même entre les apôtres du christ il y avait des divisions, je suis tenté de vous demander si une division est vraiment le fruit de la manifestation du saint esprit.

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