Aide humanitaire, soutien dans la lutte contre le terrorisme, coopération économique, blocage d’une enquête indépendante sur le massacre de Moura ; semblable au dévouement d’un mari envers sa conjointe, depuis le coup d’état qui a porté Assimi Goïta au pouvoir, la Russie s’investit à bras-le-corps aux côtés du Mali si bien que notre rédaction se demande si Kremlin aurait joué un rôle dans le coup d’état d’Assimi Goïta ?

 

Selon plusieurs analystes, les grandes puissances occidentales ont toujours au nom de leur intérêt soutenu ou joué un rôle dans les coups d’Etat qui ont renversé des régimes en Afrique.

Dans le cas du Togo par exemple, d’après le site d’information le blanco.net, le renversement de Sylvanus Olympio aurait été orchestré par la France qui ne voyait pas du tout d’un œil favorable les projets du père de l’indépendance togolaise Sylvanus Olympio, projet allant à l’encontre des ambitions néocoloniales de la France. C’est ainsi que l’assassinat de Sylvanus Olympio aurait été planifié puis exécuté dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963.

Par le même stratagème, les assassinats ou renversements de Patrice Lumumba en République Démocratique du Congo en 1961, Thomas Sankara au Burkina-Faso en 1987 et Mamadou Tandja au Niger en 2010, porteraient alors tous la marque des puissances étrangères.

Si telle est la norme, avec le soutien de quelle puissance le Colonel Assimi Goïta a-t-il pu renverser Ibrahim Boubakar Kéita (IBK) ?

Quand on contemple la brume crépusculaire des relations entre l’Elysée et Goïta, on ne peut en aucun cas y entrevoir les soupçons d’une complicité de coup d’Etat. Depuis le divorce entre la France et le Mali acté par le renvoi des troupes françaises, l’interdiction des médias RFI et France 24, et l’expulsion de l’ambassadeur français ; les autorités de la transition malienne se sont résolument ou plutôt officiellement tournées vers Moscou afin d’en faire leur partenaire économique et militaire privilégié dans la lutte du pays contre le terrorisme.

Pour les politologues africains, la relation entre le Kremlin et Bamako est trop fusionnelle pour être circonstancielle et nouvelle. La Russie a bloqué le vendredi 8 avril 2022, une demande du conseil de sécurité de l’ONU d’avoir des « enquêtes indépendantes » sur le présumé massacre de centaines de civile fin mars à Moura par l’armée malienne et des paramilitaires russes ; après que les autorités en aient, au préalable, refusé l’accès.

Ce n’est pas tout, les preuves d’une lune de miel entre Bamako et Moscou, sont légions. Le Mali a également réceptionné ce mardi 19 avril, deux nouveaux hélicoptères de combat, fournis par la Russie et des « radars de surveillance de quatrième génération » après avoir reçu quelques jours plus tôt plus précisément, le 30 mars 2022, des équipements militaires dont deux hélicoptères de combat. Ce matériel reçu dans le cadre de la coopération militaire dans les deux pays serait donc comme l’indique l’armée malienne sur son site, le “fruit d’un partenariat sincère et très ancien (Russie-Mali)“.

Face à la solidité des relations actuelles entre les autorités maliennes de la transition et leur allié russes, plusieurs analystes s’accordent sur le fait que les relations entre le pouvoir d’Assimi Goïta et le Kremlin ne datent pas de la période post coup d’état, mais de bien avant.

Les leaders emblématiques de la transition malienne sont réputés proches de la Russie. Assimi Goïta, le chef des militaires, les colonels Malick Diaw et Sadio Camara, deux membres influents de la transition, le Premier ministre, Choguel Maïga ont, en effet, réalisé une partie importante de leur formation ou de leurs études en Russie ou dans l’ancienne Union soviétique.

Autre fait qui étonne encore notre rédaction et la conforte dans son hypothèse d’une connivence entre Poutine et Goïta, l’actuel ministre de la défense Sadio Camara qui était en formation à l’Ecole de Guerre en Russie pour une durée de deux ans, s’était miraculeusement retrouvé à Bamako, juste avant le coup d’Etat du 18 août 2021.

Et même si pour les autres, rien n’est surprenant à ce qu’un officier fasse l’aller-retour entre Bamako et Moscou, des sources soulignent également que grâce à un accord de coopération militaire datant de 2019, sous Ibrahim Boubakar Kéita « au sein de l’armée malienne, les armes individuelles, et même collectives viennent essentiellement de Russie », et donc probablement celle des auteurs du coup d’Etat . De quoi alimenter les hypothèses les plus incertaines sur une quelconque complicité du Kremlin dans le coup d’Etat opéré par le colonel Goïta.

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