Le président de la transition malienne Assimi Goïta a déclaré ce vendredi 9 septembre 2022 que les 46 militaires ivoiriens détenus au Mali ne serait pas libérés tant que les personnalités maliennes en exil en Côte d’Ivoire ne serait pas libérées. Cette situation est par le fait que dans le cercle du pouvoir malien, on reste convaincu qu’Abidjan fait le jeu de la France. Notre rédaction s’interroge.
L’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali a connu ce vendredi 9 septembre 2022, un nouveau revirement. Bamako a exigé qu’au préalable, que les personnalités politiques maliennes en exil en Côte d’Ivoire soit livré par les autorités ivoiriennes.
Selon une source proche du président malien, ce revirement s’explique par le fait qu’à Bamako, Assimi Goita n’est pas le seul à décider et au Mali, « ils sont convaincus qu’il fait le jeu de Paris, qui veut leur perte. » Pour plusieurs spécialistes, plusieurs situations confortent cet observation.
Alassane Ouattara, un pion de la France
Premièrement, Allassane Ouattara a toujours été considéré comme un allié, voir même un pion de la France. Selon une bonne partie de l’opinion, sans l’aide des forces françaises, le président ivoirien Alassane Ouattara aurait pu ne jamais déloger du pouvoir le président sortant Laurent Gbagbo et serait donc redevable à la France.
La position de la Côte d’Ivoire par rapport aux sanctions
Selon plusieurs journaux maliens, Abidjan a toujours encouragé les sanctions contre le Mali. Lors d’un déplacement officiel au Gabon, le président ivoirien Alassane Ouattara a même affirmé que les sanctions contre le Mali étaient nécessaires : « Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat… Notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible », a-t-il affirmé. Selon RFI, une source proche de la présidence ivoirienne, considère d’ailleurs qu’avec le nouveau revirement dans l’affaire des 46 militaires, Bamako veut « faire payer au président Ouattara l’embargo décidé par la Cédéao et l’Uemoa ».
Les personnalités maliennes recherchées par Bamako
La Côte d’Ivoire abrite sans vouloir les rendre des personnalités politiques maliennes activement recherchées par la justice malienne et les autorités de la transition. Les noms du fils de l’ancien président IBK, Karim Keïta, de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et de l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly sont notamment cités. Hélàs, le Conseil national de sécurité considère la demande malienne comme inacceptable.
Les 49 militaires débarquent au Mali en situation d’irrégularités
Selon le porte-parole du gouvernement malien de transition, le colonel Abdoulaye Maiga, les soldats ivoiriens arrêtés au Mali, se « trouvaient illégalement sur le territoire national du Mali (…) en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation ». Pour le gouvernement malien, l’objectif des soldats ivoiriens était « de briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Ainsi, Abidjan n’ayant pas toujours été un soutien des autorités de la transition, ces quatre raisons, source de crispations entre les deux pays de l’Afrique de l’Ouest, poussent également, selon plusieurs analystes, Bamako a pensé qu’Abidjan fait le jeu de Paris. Les relations entre le Mali et la France s’étant fortement dégradée depuis l’arrivée au pouvoir d’Assimi Goïta.