Depuis la France, au micro de Radio France Internationale, l’opposant guinéen Cellou Dalein Diallo s’est réjouit de la tenue du procès du 28 septembre 2009, annoncé pour le 28 septembre 2022 par les autorités.
Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo s’est réjouit ce mardi 20 septembre 2022 de la tenue du procès du 28 septembre : « J’étais bien au stade. J’ai été laissé pour mort sur la pelouse. J’ai été récupéré et transporté au camp Samory, à l’infirmerie, où j’ai repris conscience. Je me réjouis, bien entendu, que ce procès tant attendu, puisse se tenir maintenant pour que les victimes aient droit à la vérité et à la justice. Je pense que toutes les dispositions vont être prises pour que le droit soit dit. »
L’emblématique opposant d’Alpha Condé a également rappelé qu’« Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent en Guinée, des craintes que la justice ne soit instrumentalisée, à cette occasion aussi, pour condamner dans la même foulée les organisateurs de la manifestation et les auteurs ou commanditaires des crimes commis. Cette inquiétude existe. Cette rumeur, je souhaite vivement qu’elle ne soit pas fondée et que le droit soit dit, qu’un discernement, soit fait entre les victimes et les bourreaux, et que seulement les bourreaux soient sanctionnés.»
L’homme politique a également donné les conditions pour que ce procès soit une réussite : « Si effectivement le droit à la vérité, le droit à la justice et, peut-être, le droit à la réparation sont assurés pour les victimes. Les gens qui ont agi, ont agi au nom de l’État. L’État a les moyens, justement, de marquer sa compassion avec les victimes en envisageant des solutions qui peuvent être assimilées à une réparation.»
Pour finir, Cellou Dallein Diallo a rappelé l’importance de la réconciliation nationale : « Nous avons besoin d’aller à un exercice de réconciliation. Il y a eu beaucoup de violences, il n’y a pas eu que le 28 septembre. Avant, il y en a eu et surtout, après. Sous le régime d’Alpha Condé, il y a eu 250 jeunes qui ont été abattus, souvent à bout portant lors de manifestations. Ils n’ont pas eu, non plus, droit à la justice. Je pense que, pour qu’il n’y ait plus jamais ça, il est important que les Guinéens se retrouvent. Lorsqu’il y aura des institutions légitimes, parce qu’il faudrait envisager de prendre des lois d’amnistie qui ne peuvent être que le fait d’une assemblée élue. »
Pour rappel, 157 personnes ont été assassiné et 109 femmes violées durant le massacre.