La classe politique gabonaise se prépare pour l’élection présidentielle prévue pour 2023. Lors de ce grand combat électoral, l‘opposition a-t-elle une chance de parvenir enfin à l’alternance politique ?
Ali Bongo, candidat et favori ?
Après avoir directement repris en main, les rênes du pouvoir à Libreville, le président gabonais Ali Bongo Odimba est de retour sur la scène. Avec en perspective la présidentielle de 2023. Une “victoire franche” aux élections de 2023 : c’est la promesse faite par le président du Gabon, Ali Bongo, samedi 12 mars, à Libreville devant des centaines de membres rassemblés pour célébrer le 54e anniversaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir. En effet, le chef de l’Etat gabonais est totalement remis de son AVC de 2018 qu’il l’avait maintenu éloigné des tourments de la scène politique.
Au pouvoir depuis 13 ans, Ali Bongo, 63 ans, compte plusieurs inconditionnels prêts à le soutenir contre vents et marées. « Jusqu’au bout, c’est notre champion ! Et on ira jusqu’au bout ! Et on est content de lui. Il n’est plus malade. Il est en forme, on va à l’élection. On est prêt », assure l’un d’entre eux. « Il est clair qu’en 2023, nous allons avoir une victoire cash comme disent les Camerounais : “On va le soulever jusqu’au ciel” », s’enthousiasme un autre.
L’opposition affaiblie et divisée
L’opposition gabonaise est pour l’instant affaiblie et divisée. Les têtes d’affiche que sont Alexandre Barro Chambrier, Guy Nzouba Ndama et Paulette Missambo se préparent, chacun de son côté à la compétition, alors que Jean Ping observe un silence.
Mais récemment, selon plusieurs sources, la plupart des cadres de l’opposition rejoignent les rangs du PDG, parti au pouvoir, au point que certains parlent même d’une hémorragie. Le dernier en date à avoir rejoint le parti au pouvoir, est le secrétaire général du parti Les Démocrates Vincent Ella Menié, une des principales forces de l’opposition. Le mouvement n’est pas le seul. Ses anciens alliés, Jean Norbert Diramba et Jean Pierre Doukaga Kassa, sont par exemple devenus ministres. Et quasiment toutes les formations d’opposition ont constaté des départs, de quoi s’interroger avant les élections de 2023.
La modification du suffrage universelle direct
Si ABO veut éviter les élections malgré une opposition affaiblie, qualifiée de ”couteau à double tranchant” par certains analystes, il pourrait utiliser une autre stratégie. Selon le site d’information gabonreview.com, Le Gabon s’apprête à modifier à nouveau sa Constitution. Rien d’officiel, mais la rumeur persiste depuis quelque temps dans le pays, au point que certains commencent à y croire. Dans le cas où le pays déciderait d’adopter un mode d’élection différent de celui en vigueur, le président de la République serait désormais élu par les parlementaires, députés et sénateurs, censés représenter leurs électeurs. Ce changement serait également défavorable à l’opposition. Le président national du Mouvement citoyen des volontaires des libertés (MCVL), Emmanuel Mve Mba, y voit la préparation d’un « coup d’État constitutionnel » au profit du pouvoir actuel.
L’homme politique affirme que «l’histoire politique du régime actuel a démontré que le Parlement et les conseils municipaux et départementaux, depuis plus de 50 ans, n’ont aucune légitimité du peuple au Gabon et sont nommés sur la base des décisions du Parti démocratique gabonais (PDG)».
Le peuple, l’arbitre
Malgré une opposition inexistante désormais et les ressources dont il dispose pour se faire réélire, ABO sait pertinemment que l’élément le plus déterminant de la campagne à venir sera son bilan et la perception qu’en auront les Gabonais. Les attentes sont légion et le temps presse : il ne reste que très peu de temps avant la grande échéance…
En conclusion, malgré que tout semble actuellement être en faveur d’une réélection d’Ali Bongo Odimba, selon les politologues, on ne peut enterrer togolais les chances d’une alternance.