Depuis hier, Essowavana Adoyi(Photo), le commissaire des impôts de l’Office Togolais des Recettes (OTR) est démis de ses fonctions par un décret. Si officiellement les raisons n’ont pas été évoquées dans le décret, ll aurait été reproché au désormais ex-commissaire des comptes d’avoir organisé une fête qui a vu la participation de plus de 500 personnes quand le gouvernement avait limité le nombre de rassemblement en cette période de Covid-19. Mais vu le statut de Essowavana Adoyi (haut fonctionnaire de l’OTR ), son grand rapprochement avec le parti présidentiel UNIR du Président Faure, vu les cas avérés d’impunités dans le pays, beaucoup refusent de croire que l’ex-commissaire des impôts ait pu être viré de l’OTR pour avoir “seulement” fêté.
Qui est Esso wavana Adoyi à l’OTR?
Il est le numéro deux de l’institution. Inspecteur des impôts, ADOYI a été nommé commissaire aux impôts de l’OTR en 2014 à la suite des réformes entrepris par le gouvernement. En 2017, il a été porté pour un an à la tête du Centre de rencontres d’études des dirigeants des administrations fiscales (CREDAF). En juillet dernier, Il a été promu officier supérieur des forces armées togolaises (FAT) en recevant le diplôme de Formation au Centre d’entrainement des troupes aéroportées (CETAP).
Des présomptions d’accusations passées sous la grâce de l’impunité par Faure Gnassingbe
En 2014, Esso wavana Adoyi avait été accusé de malversations financières et favoritisme depuis qu’il est élevé à ce poste de responsabilité à l’OTR. “Alors qu’il est question de redéployer des gens selon leurs diplômes et qualifications professionnelles, le commissaire a placé plutôt ses « éléments » à des grades et postes qui sont sujets à caution” avait écrit le journal Alomé.com.
“Nondowou Mamessilé titulaire d’une licence en sociologie est nommée agent chargé de contrôle avec le grade 3 alors même que beaucoup d’autres agents disposant du même diplôme n’ont pas été redéployés sous prétexte que leur diplôme n’est pas en adéquation avec les charges de l’OTR” précise le journal qui déplorait ces faits.
Esso wavana Adoyi serait aussi impliqué dans “un scandale financier relative à une commission de 500 millions de FCFA …. ayant conduit à un contentieux entre la société privée de téléphonie Atlantique Télécom (Moov) et l’Etat togolais. Des faits révélés par la presse locale le 10 septembre 2019” a relevé aussi le journal Financial Afrique.
Alors si tous ces cas sont avérés , il est plutôt curieux que le président Faure ait pu les passer sous silence, favorisant l’impunité, et décider de sévir aujourd’hui pour une question de fête en période de covid.
Pour rappel, le président de l’Université de Lomé, Dodji Kokoroko, avait fait pire. A l’heure où le virus sévissait et les regroupement étaient interdits, le professeur Dodji Kokoroko avait organisé dans le Kloto une grande cérémonie d’obsèques lors du décès de sa mère. Plusieurs personnes avaient pris part à cette cérémonie bafouant les règles de distanciation sociales. Aucune sanction n’avait été prise contre lui.
“Des raisons” évoquées
Esso wavana Adoyi est un haut cadre du régime en place. S’il a pu réunir autant de monde en cette période de covid, c’est parce qu’il sait qu’il pouvait le faire sans être inquiété. Même des membres du régime avaient pris part à cette fête ainsi que des agents des forces de l’ordre.
C’est aussi visiblement grâce à son appartenance et loyauté au parti Unir qu’il aurait été nommé à ce poste. Alors il est possible que ce soit une affaire plus “compliquée” qu’une histoire de fête.
Pour le journal l’Échiquier, “Certains préfèrent attendre la composition du prochain gouvernement pour se faire une idée plus claire de cette décision de mettre fin à ses fonctions à l’Office togolais des recettes”. Ceci dit, Esso wavana Adoyi pourrait être pressenti pour un poste ministériel.
Autre chose, “Adoyi Essowavana aurait été, avant son limogeage, convoqué à la présidence dans la journée du lundi 7 septembre pour s’expliquer sur des faits qui lui sont reprochés” souligne le journal Financial Afrik.
Selon les informations, le président Faure Gnassingbe aurait reproché à Esso wavana Adoyi d’avoir eu des contacts avec un ancien membre du régime tombé en disgrâce. Il se serait défendu en avançant comme argument qu’il a des relations de parenté avec la personne en question. Des affirmations difficiles à prouver.
Même si les raisons du limogeage d’Adoyi Essowavana ne sont pas énoncées, nous ne pourrons nous en tenir à une thèse de sanction pour avoir fêté en période de covid. Il en faut plus pour que le président Faure Gnassingbe prenne une si lourde décision.