Le président du parti politique Le Net s’est penché sur la crise malienne. Dans un post sur sa page Facebook, le jeune politicien togolais veut prédire l’avenir du Mali.
Nous vous proposons l’intégralité de son texte

Au Mali, pardon, ne me parlez pas de peuple

Depuis hier, il n’y a que ce mot là sur les claviers. Le pouvoir au peuple. Le peuple malien à repris sa souveraineté…
Permettez moi de vous dire ce qui va se passer les prochains jours; sous la pression de la communauté internationale, la junte va assouplir ses positions et opter pour une transition dirigée par un membre du M5-RFP, quelqu’un de la diaspora ou un parfait inconnu. Ce gouvernement de transition organisera des élections qui seront remportées par un homme politique traditionnel (qui est là depuis). C’est même possible que cette personne soit un ancien collaborateur de Ibk car l’intérieur du pays et les campagnes n’ont pas eu leur mot à dire dans les manifestations, la où le parti du président sortant est pourtant bien implanté.
La prochaine assemblée nationale sera composée à 70% d’anciens députés de l’actuelle assemblée. En une année, on aura pris les mêmes pour recommencer. Et pourquoi ceci ? Parce que chaque pays dispose d’un cheptel politique qui varie rarement. La politique est un métier, voire une vocation. Ceux qui y sont ont choisi ce métier et c’est eux seuls qui s’intéressent à la politique.
Le seul pays qui a pu balayer d’un revers de main toute sa classe politique est le Bénin de Patrice Talon. Résultat, aux dernières législatives, seuls 23% des Béninois sont sortis voter. Et encore, on a vu large.
Donc cessez de vous gargariser de formules révolutionnaires. A la fin du processus, on aura quelques chefs militaires milliardaires, quelques hommes politiques encore plus riches et c’est tout. Le quotidien du peuple n’aura pas changé d’un iota, jusqu’au prochain coup d’état.
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J’entends les gens dire aussi que les élections sont truquées, mais quand on organise une élection, on ne trouve aucun volontaire pour sécuriser le scrutin. Il faut savoir ce que nous voulons à la fin. Tout le monde veut être payé pour superviser. Pour que le parti ait les moyens financiers pour le faire, il doit s’appuyer sur les cotisations des militants. Euh, personne ne cotise. Le serpent se mord ainsi la queue à chaque élection, et c’est toujours les mêmes barons qui gagnent. Les exemples sont légion : Burkina Faso, Sénégal, Niger, Nigeria…
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Enfin, l’enthousiasme avec lequel les militaires ont fini avec IBK, il n’ont qu’à mettre le même entrain pour finir avec les djihadistes. Après tout, la première mission des militaires, c’est défendre l’intégrité territoriale, non ?
Pauvre Mali, pays du redoutable Soundiata Keita ? Que font tes fils de ton héritage. Les jours se suivent et les putschs se ressemblent, laissant ton peuple dans l’indigence totale. Je prie pour ce pays.
Gerry.
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