En réponse aux violentes protestations contre la candidature d’Alassane Ouattara à un troisième mandat présidentiel, les autorités ivoiriennes ont décidé, mercredi 19 août, d’autoriser les manifestations « seulement dans les enceintes closes ou espaces dédiés et sécurisé ». La restriction court jusqu’au 15 septembre prochain.
Les autorités ivoiriennes ont annoncé, mercredi 19 août au soir, à l’issue d’un Conseil des ministres, la « suspension » des manifestations publiques en Côte d’Ivoire jusqu’au 15 septembre, à l’avant-veille d’une marche des femmes de l’opposition contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara.
« Le Conseil a décidé de la suspension des manifestations sur la voie publique pour les autoriser seulement dans les enceintes closes ou espaces dédiés et sécurisés », souligne le communiqué.
Le texte précise que « la mesure prise dans le cadre de l’état d’urgence en cours est effective jusqu’au 15 septembre. » Celle-ci tire les conséquences « du bilan humain et matériel des précédentes manifestations et des risques d’ouverture de poches de conflits communautaires. »
Cette annonce survient près d’une semaine après des manifestations violentes liées à l’annonce de la candidature controversée du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, qui ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant « six morts, une centaine de blessés, 1.500 déplacés internes, 69 personnes interpellées ainsi que de nombreux dégâts matériels », selon le bilan officiel communiqué mercredi.
Ce dernier fait état de « marches émaillées de plusieurs débordements violents, des affrontements intercommunautaires d’une grande ampleur à Daoukro, et, dans une moindre mesure, à Gagnoa, des atteintes aux symboles de l’Etat, avec l’incendie du commissariat de Bonoua, ainsi que des destructions de biens publics et privés. »
Le 19 août, Pulchérie Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) – une organisation de la société civile proche de l’opposition – a été placée sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt d’Abidjan. Celle qui avait appelé à manifester contre la candidature du président sortant est notamment accusée « d’incitation à la révolte et d’appel à l’insurrection » selon Samba David, responsable de l’ONG la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire (CICI).
Avec TV5MONDE