Six mois après sa création par Laurent Gbagbo, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire tente de convaincre en sillonnant le pays. Mais le nouveau parti peut-il vraiment rivaliser avec le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) lors des locales en 2023 ?
Le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire semblait relever du fantasme. Pourtant, le 17 février 2021, quelques mois après son acquittement par la Cour pénale internationale, l’ancien président a fait un retour historique chez lui. En créant le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), en octobre dernier, l’historien, écrivain et homme d’État ivoirien a en ligne de mire les locales de 2023.
À cet effet, Laurent Gbagbo multiplie les actes symboliques et les clins d’œil à l’histoire : une grande tournée dans l’ouest du pays et un passage éclair à Duékoué. Mais pour atteindre son rêve, le PPA-CI va devoir passer sur le corps indomptable du RHDP, une machine déjà bien enracinée et huilée dans le pays.
Le parti présidentiel est déjà en ordre de bataille. Et depuis février, le président Alassane Ouattara avait désigné le ministre chargé des relations avec les institutions Gilbert Koné Kafana à la tête du directoire du parti, poste laisser vacant depuis le décès d’Amadou Gon Coulibaly et des secrétaires nationaux. Une restructuration complète du parti pour lui donner plus d’efficacité également à la base, avec la création de trois cents quarante-cinq (345) départements politiques chapeautés par des secrétaires départementaux.
Autre adversaire de Laurent Gbagbo et du PPA-CI, le Front Populaire Ivoirien (FPI), ancien parti de Laurent Gbagbo dirigé par Pascal Affi N’guessan. L’ancien président a annoncé laisser à ce dernier ”l’enveloppe”. Mais la base l’a-t-elle suivi au PPA-CI ? La seule de Gbagbo, a-t-elle suffi pour attirer les militants ? Si telle est le cas, il ne faut pas oublier le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire d’Henri Konan Bédié, un l’autre géant.
Ainsi, pour revenir véritablement au devant de la scène politique, Laurent Gbagbo aura certainement besoin de temps. Mais aussi que d’autres leader politiques le suivent pour donner à son jeune parti politique plus de forces.