Avec un score de 29,33, le Togo occupe la 71ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de Reporter Sans Frontière. Le Togo a gagné un peu plus de point par rapport aux années précédentes.  Le Togo se rapproche de la famille des bons élèves en matière de liberté d’expression et de la presse.

 

Le Togo est classé 71ème  sur 180 pays dans le classement mondial de  la liberté de presse 2020 avec un score de 29,33. Il se place derrière la côte d’ivoire qui occupe la 68ème place avec un score de 28,94 et le Malawi à la 69ème place avec un score de 29,32.

Par rapport aux années précédentes le Togo à fait de petits bonds en avant. Respectivement en 2018 et 2019, le Togo occupait la 86ème place avec un score de 30,23 et la 76ème place avec un score de 29,69.

Ce bond en avant du Togo dans ce classement pourrait s’expliquer.

En cette année 2020, le code de la presse a été revisité par le ministère de la communication et celui de la justice. Il prend désormais en compte les médias en ligne et introduit de nombreuses innovations relatives à la pratique du métier de journaliste et à la détention de la carte de presse. Il s’agit notamment la dépénalisation du délit de presse et les droits et devoirs des journalistes, aussi, le principe de l’aide de l’Etat à la Presse et le fond de soutien au secteur. 150 millions FCFA seront ainsi alloués au développement de la presse pour 2020. Des acquis comme les débats d’opinions et les prises de position sur les médias ont été réconfortés. Ces changements opérés, pourraient expliquer ce petit bond du Togo en avant dans le classement mondial de la liberté d’expression et de la presse.

Malgré toutes ces innovations, en cette année 2020, trois organes de presses ont été interdits d’activité pour un bon moment.

Le bi-hebdomadaire L’Alternative et le quotidien Liberté, deux journaux qui critiquent le pouvoir, ont été suspendus le 23 mars 2020 par la HAAC, respectivement pour 15 jours et deux mois, suite à une plainte de l’ ancien ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy. Ils sont accusés d’avoir publié des articles comportant des “accusations graves, infondées et calomnieuses” contre le diplomate, la France, mais aussi contre Franck Paris, conseiller Afrique du président français Emmanuel Macron. Ces journaux les soupçonnent d’ingérence dans le récent processus électoral.

Suite à la suspension des journaux liberté et l’Alternative, l’hebdomadaire fraternité a fait paraître un article dénonçant cette suspension. Il a à son tour été suspendus pour des propos discourtois.

Amnesty international a considéré cette suspension de Fraternité comme une violation du droit à la liberté d’expression.

“La sanction (…) constitue une attaque contre les médias en général et une violation du droit à la liberté d’expression” stipulait le communiqué d’Amnesty International publié le 31 mars 2020.

Depuis hier, une menace de mort plane sur le journaliste du bimensuel symphonie Yves Galley. Le conseil national des patrons de presse (CONAPP), les organes de presse et beaucoup de journalistes dénoncent cette violence faite contre la liberté de la presse au Togo.

Et dire qu’ a part ces petits bémols, le Togo a été un élève exemplaire pour gagner quelques points dans classement mondial de la liberté de la presse en 2020.

Rappelons que les critères sur lesquels se base RFS pour établir ces classements sont entre autres,  le pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.

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