Au Burkina Faso, le phénomène de prêches publiques, dans la rue, prend de l’ampleur. Une situation qui pousse plusieurs acteurs à souhaiter vivement plus d’encadrement vis-à-vis de la pratique.
Dans plusieurs coins de rue, ou dans la circulation, des prêcheurs diffusent leur message aux populations à l’aide de microphone. Même si au niveau de certains responsables religieux, l’on assure que la pratique n’est pas autorisée, elle devient de plus en plus perceptible et cela inquiète certaines populations, au regard du contexte actuel du pays.
À cet effet, une bonne partie de la population propose que ces prêches se fassent sur les lieux de culte. « Il y a des lieux qui sont spécialement faits pour ça, les églises, les mosquées, affirme un passant. Mais passer de six mètres en six mètres, s’arrêter au bord de la voie, surtout au niveau des feux, ce n’est pas du tout intéressant. »
Aussi, selon Salia Koné, sociologue, l’État doit prendre des mesures pour encadrer ces pratiques, marqué par une exacerbation de l’extrémisme violent : « C’est vraiment un problème qu’il faut prendre au sérieux. Ces prêches dans les rues à tout bout de champ, ce n’est pas autorisé. Donc il y a un cadre dans lequel il faut faire ces prêches, je pense également que ça peut être un danger pour la population dans la mesure où il y a également le radicalisme violent. »
Au niveau du tout nouveau ministère des Affaires religieuses et coutumières, la situation des prêches au coin de rue est suivie avec intérêt. Et selon Drissa Modeste Sessouma, le directeur de cabinet du ministre, une loi est en cours de rédaction. Cette loi aura pour objectif d’encadrer toutes les pratiques religieuses au Burkina Faso.