Le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un coup d’Etat, ce vendredi 30 septembre 2022, va succéder au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête de la transition burkinabé. Mais qui est vraiment cet officier, nouvel homme fort du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).
Enfance et formation : prémisses d’un avenir exceptionnel ?
Né en 1988, le capitaine Ibrahim Traoré a fait ses études secondaires au lycée mixte d’Accart-ville de Bobo Diloulasso où il obtient le BAC en 2006. Il fait ensuite une licence en géologie fondamentale et appliquée à l’université Ki-Zerbo de Ouagadougou, major de sa promotion, avant de rejoindre les forces armées burkinabé en 2010. Réputé « très brillant » depuis son plus jeune âge, il gravit rapidement les échelons et devient sous-lieutenant en 2012. Avec ce premier galon, le jeune militaire est affecté au régiment d’artillerie à Kaya dans la région du Centre-nord. Il évolue rapidement, en passant lieutenant en 2014 puis promu capitaine en 2020. En mars 2022, il est porté au grade de chef d’artillerie du 10e régiment de commandement d’appui et de soutien de Kaya par celui qu’il a participé à courronner puis déchoir, le président Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Une personnalité consensuelle au sein de la grande muette
Le capitaine Ibrahim Traoré est depuis le vendredi dernier, le plus jeune dirigeant de la région ouest-africaine. L’un de ses anciens camarades à Bondokuy à qui on a posé des questions se souvient d’un garçon « plutôt timide et réservé » mais aussi « très intelligent ». Selon une source fiable, au sein de la grande muette burkinabé, le chef d’artillerie du 10e régiment de commandement d’appui et de soutien de Kaya est également connu comme un homme « réglo », très endurci au combat, volontaire, de confiance et très proche de ses troupes qu’il suivait lors des « escortes ». Il a ainsi participé à plusieurs opérations militaires dans la lutte contre le terrorisme, notamment l’opération Otapuanu en 2019, servies au sein du détachement militaire de Markoye au Sahel et dans divers contingents sur les théâtres instables de l’est et du nord du Burkina Faso. Un parcours et une expérience du terrain qui le rendent incontestable aux yeux de ses collègues.
Le nouveau coup d’État du 30 septembre 2022, fait suite à plusieurs attaques terroristes meurtrières, notamment celle de Gaskindé, au nord du Burkina Faso, où un convoi de ravitaillement est tombé dans une embuscade terroriste. 11 militaires ont trouvé la mort et plusieurs civils sont déclarés disparus. D’autres sources évoquent une centaine de civils tués.
Selon une source de BBC citant les données sur les conflits ACLED Info, pour cette année 2022, le Burkina Faso a remplacé le Mali en tant que principal foyer du terrorisme.