Alors que le Togo tente de soigner son image en devenant la plaque tournante de la résolution des conflits dans la sous région ouest africaine, c’est une affaire des 400 millions opposant une fois encore le Ministre Adedze Kodjo à deux journalistes qui secoue l’opinion nationale et internationale. 

 

C’est l’affaire qui défraie la chronique ces derniers jours dans la capitale togolaise.

Sur plainte du Ministre Kodjo Adedze, Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme Foncière, les journalistes Anani Sossou et Loïc Lawson ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt depuis hier.

Le ministre leur reproche d’avoir divulgué une information erronée concernant un cambriolage qui avait eu lieu dans sa maison.

Selon Anani Sossou, l’un des journalistes contacté par la rédaction du journal Afrizoom, le Ministre, tout en reconnaissant avoir été cambriolé, n’est pas d’accord avec le montant volé. Et c’est là ou se situe toute la difficulté de l’affaire.

Les deux journalistes ont d’abord avancé la somme de 400 millions volés, avant de se rétracter.

“Si au départ on s’accordait sur un montant estimé à presque 400 millions de francs cfa, les investigations poussées et des sources proches du dossier attestent que le montant communiqué était surestimé et n’atteindrait pas la somme de 400 millions de fcfa. “ avait écrit Anani Sossou sur sa page Facebook le dimanche dernier.

Toutefois, “Personne ne conteste le cambriolage mais c’est le montant qui est au-delà des estimations” rappelle Anani Sossou. 

Si le Ministre fait silence sur le montant volé, le député Gerry Taama est quant à lui en attente de savoir .

“Mais si au procès s’il advenait, comme il m’a été rapporté, que le cambriolage a effectivement eu lieu et que ce sont les sommes qui sont surévaluées, je crois que vous serez comme moi, curieux de savoir quels sont les vrais montants, et si la valeur de ces montants est elle éthiquement acceptable”

LA MAUVAISE PUB

L’affaire des 400 million est en substance une mauvaise pub pour l’image du Togo, surtout avec sa diplomatie offensive qui se veut exemplaire et bon élève en matière de respect des principes démocratiques. Il est plutôt  curieux qu’un pays dans lequel des journalistes sont jetés en prison pour leurs opinions, tente d’être le médiateur dans des pays secoués par des crises et coup d’Etat à cause des abus des pouvoirs de l’exécutifs.

En matière de liberté de presse et d’opinion, cette affaire ressemble trait pour trait à une autre qui avait eu  lieu l’année passée, impliquant le même ministre et deux journalistes. Inculpés puis jetés en prison avant d’être relâchés, l’un deux, Joel Egah perdra la vie plus tard dans des conditions non élucidées et l’autre journaliste d’investigation Ferdinand Ayité sera obligé de devenir un exilé car un mandat d’arrêt avait été émis contre lui.

Notons que le Togo n’est pas un bon élève en matière de bonne gouvernance. Le pays dispose d’un long passé parsemé de cirses politiques. Sur le plan économique, plusieurs crimes ont été commis par des personnalités du pays mais elles n’ont jamais été inquiétés.

“Comme je ne cesse de le dire, il y’a eu plusieurs scandales économiques dans ce pays dont les responsables n’ont jamais été inquiétés, ne serait-ce que par une audition”, souligne le député Gerry Taama.

Alors au sein de l’opinion, l’on a du mal à comprendre cet “acharnement” contre des journalistes que l’on place rapidement en prison pour des questions de diffamation.

“la détention préventive devrait être réservée à des criminels, tant de droit commun qu’économiques” ajoute le député.

Pour l’heure, les yeux du monde sont rivés sur le Togo et tout le monde attend de voir sur quelle note va chuter cette affaire.

 

 

 

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